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Affichage des articles du août, 2013

LA TOUR

C'est au tout début du mois d'Ops que Corindon fut amené à Ultegarde, bringuebalé au fond d'une carriole fermée en compagnie du vieux Spodumène, son maître en écritures et savoir. Il était furieux d'être traité comme un petit enfant et de n’avoir pas le droit de chevaucher, mais ses frères, Aragon le Noble et Goethon le Cadet, étaient demeurés inflexibles. Ils avaient même fait fixer des volets aux fenêtres de la carriole, et comme le petit convoi ne faisait halte qu'à la nuit Corindon ne vit rien du pays traversé pendant les quelques jours que dura leur voyage. Il s'ennuya ferme malgré que Spodumène essayât de le distraire utilement en lui racontant des histoires édifiantes et qu'il donnait pour authentiques. Dès le lendemain de leur arrivée Corindon mit à profit les premières heures du jour, pendant lesquelles personne n'exigeait rien de lui, pour explorer le vieux fort. Il s'éveillait toujours tôt, bien avant l'heure des leçons. Quand il a

Un poème de Mamiehiou, Dorian Gray's sister

Le poème Dorian Gray's sister (La sœur de Dorian Gray) m'a été inspiré par The Picture of Dorian Gray (Le Portrait de Dorian Gray), le seul et unique roman qu'Oscar Wilde ait jamais écrit. Ce roman gothique, fantastique, raconte l'histoire d'un dandy, Dorian Gray, qui, pour rester toujours jeune et beau vend son âme au diable.  Il se faire peindre un portrait qu'il garde secrètement et dont les traits vieilliront à sa place, au fil des ans. Il se permettra une vie de turpitudes et de péchés odieux jusqu'à sa fin.  « The only horrible thing in the world is ennui, Dorian.  That is the one sin for which there is no forgiveness. »  « Il n'est qu'une chose horrible en ce monde,  un seul péché irrémissible, l'ennui. »  Le portrait de Dorian Gray, chapitre 18,1890-1891  Dorian Gray's sister à Dorian Faut-il pleurer sur mon bel âge  si tôt gâché si tôt maudit je suis ta sœur odieux outrage à mon destin que je vomis j

Un conte de Mamiehiou

Si ce que tu me dis est vrai, tu seras pendu Il était une fois un roi qui s'amusait à poser des énigmes à ses sujets pour mesurer leur bêtise et se rire d'eux autant qu'il le pouvait. Et il n'hésitait pas à torturer ceux-là mêmes qui n'avaient que quelques minutes à vivre. Non, il n'était ni charitable, ni compatissant envers autrui. Lorsqu'un de ses sujets était condamné à mort par pendaison ou par décapitation ─ telle en était la coutume en ce triste pays ─ on accordait au condamné une ultime faveur. Tout près du gibet où on lui passerait la corde au cou, et du billot où dès que sa tête y serait posée, on la lui trancherait à la hache d'un coup sec, le condamné tremblant écoutait son roi, sachant bien que rien ne pourrait le sauver. " Écoute-moi bien, lui disait le tyran, je te donne le droit de me dire ce que tu veux. Mais attention, si ce que tu me dis est vrai, tu seras pendu, si ce que tu me dis n'est pas la vérité, tu seras